JACQUES BARRY

L’œuvre de Jacques Barry a été maintes fois exposée, publiée et commentée.Cette nouvelle exposition”les mondes perdus” nous offre une sélection du travail réalisé au fil du temps jusqu’à ce jour,

Lors de notre rencontre au début des années 80, j’ai été immédiatement touchée par les dessins de Jacques Barry, en particulier ses grands krafts colorés et un univers que je trouvais à l’époque ” matissien”

Mais loin de s’enfermer dans un courant ( ni supports, ni surfaces!), c’est en toute liberté que Jacques Barry  a su donner libre cours à son imaginaire singulier.  Il se distingue depuis toujours par une forme d’élégante simplicité et d’ humour comme s’il s’imposait à lui même un certain détachement, un certain recul par  rapport à la toile,

Le fond et le sujet sont immédiatement lisibles: pas de flou dans cette œuvre, mais une vie joyeuse, espiègle, absurde, tendre aussi.  Cette vie s’impose avec force, comme une évidence.

Jacques Barry s’adonne à la peinture et ce qu’il nous montre est d’une éternelle jeunesse et d’une virtuosité insolente, Il travaille sur des séries non formatées et sur les supports les plus variés (y compris les éventails!) ; les mini-formats ne sont pas de simples ébauches mais bien des œuvres à part entière souvent même exécutées postérieurement aux plus grands formats,

Tous les sujets, il les a déjà traités -créatures humaines(réelles, divines ou imaginaires) , bestiaire, nature etc-,  Peu importe,  les enfants se racontent bien à l’infini les mêmes histoires…  Mais il  n’y a pas redondance car le vrai sujet de Jacques Barry, c’est la peinture.  Et pour lui la peinture semble un jeu, poétique, décalé, absurde souvent et mélancolique voire désenchanté parfois.

Un minimum de signes sur un fond monochrome et tout est dit!

Chacun de nous peut se reconnaître dans ces personnages sans visage, donc universels, et dans ces silhouettes en aplat.  Il suffit de faire abstraction du temps, de rester devant la toile,et de se laisser absorber par la couleur,

Alors vous pourrez tout simplement rêver  et voguer vers les mondes perdus pour mieux les retrouver… ou les imaginer…

Claudine Chabannes